DROIT DE RÉPONSE A ADOUM HASSAN ISSA (CE QUE SONT LES POLITICO-MILITAIRES, CE QUE PENSE LE PEUPLE!)

Publié le par LE GARS DE MANDOUL

          Je vous ai lu attentivement et j’ai relevé qu’il n’y a en réalité pas de contraste significatif entre vos opinions et les miennes. Nous ne sommes tout simplement pas sur le même diapason en ce qui concerne des détails. Et c’est une question d’angle. Premièrement, vous convenez avec moi que les tchadiens résistent à la pauvreté, à l’injustice, à diverses  formes de dictature pernicieuse en constante mutation depuis des décennies. Au moment où je vous réponds, les tchadiens continuent de contredire majoritairement la dernière dictature en activité, celle de Deby Itno.  Donc c’est une vérité d’affirmer que la résistance a une portée nationale même si elle varie dans ses formes suivant le temps et l’espace. Si la résistance est nationale alors elle ne peut être impopulaire. Aussi, elle se soutient elle-même. Vous pouvez qualifier l’attitude citoyenne d’active ou de passive mais la résistance est bel et bien là et nous ne pouvons la nier. Je ne vois pas d’hyperbole en affirmant que la résistance bénéficie d’une assise populaire. Deuxièmement, vous déplorez le manque d’unité de certains groupes qui ont pourtant fait le choix d’un même mode opératoire de résistance. Depuis déjà 6 mois (juin 2006), j’ai défendu la nécessité de l’unité de la résistance que j’ai titré « PRIÈRE A L’UNITÉ DE LA RESISTANCE!!! » J’ai tenté d’expliquer à ceux qui pouvaient douter  qu’ensemble nous serons plus forts. Je suis toujours étonné que face à Deby Itno, nous ne réussissons pas à réaliser l’unité et la convergence de nos objectifs. Je me demande pourquoi est-il aussi difficile de s’élever au dessus des logiques claniques au Tchad? Peut-être qu’il ya un défaut en nous-mêmes, y compris ceux qui donne une apparence de rationalité, qu’il faut d’abord corriger. Troisièmement, c’est par conviction que j’ai écris que la  résistance devrait accoucher un Tchad nouveau véritablement démocratique et uni dans sa diversité culturelle, religieuse et ethnique. Je ne suis pas partisan d’une logique séparatiste. Que cela soit clair! Je crois profondément en une cause supérieure qui porte en soi sa raison d’être, une cause juste : la liberté du peuple tchadien véritablement démocratique, souverain et autonome. C’est pourquoi, je m’oppose énergiquement, paraissant parfois radical, à tout ce qui contrarie l’exercice de notre souveraineté et de notre autonomie. Un peuple soumis ne peut se prétendre autonome ni souverain donc pas libre. Par conséquent, il n’y a pas de fierté à s’identifier à un tel peuple ou à l’envier. Or, je suis fier d’être tchadien donc j’ai le devoir de défendre et justifier cette fierté. Par ailleurs, l’humilité m’enseigne d’accepter de remettre en question mes positions et parfois même mes convictions les plus profondes. Si demain, je réalise que je me suis trompé d’être du coté de ceux qui revendiquent la liberté et la justice sociale alors j’aurai l’humilité de reconnaître mon égarement et de rechercher le chemin de la vérité. A présent, ma croyance est inébranlable et juste.  Peut être bien que certains choix  peuvent mener à une situation déchirante mais je les crois libérateurs. Il est permis de me critiquer et je le prends positivement pour la raison que critiquer est cohérent avec les principes démocratiques que je défends. Quatrièmement, face à Deby Itno, je suis radical pour la simple raison qu’il ne nous offre pas d’espace politique pour exprimer nos idées. Ce que Deby Itno offre aux tchadiens est un faux choix. Il offre de dialoguer selon ses critères et d’aller dans la même direction que lui ou se taire. Nous ne pouvons pas, actuellement au Tchad, exprimer véritablement nos idées sans que préjudices nous soit causés. Mr Adoum Hassan Issa, si la vérité ne vous dérange pas alors vous saurez reconnaître cette vérité.  En ce qui me concerne, je n’ai ni l’intention de me taire ni de penser dans les limites de conditions définies et imposées par cet homme effrayant qu’est Deby Itno et ses parrains. Nous ne devons pas nous accommoder à la politique réductrice de la France à travers ses préfets locaux. J’aspire à la pleine liberté. Nous devons tous amorcer notre ascension vers le monde libre. Forcé par le faux choix, il est donc compréhensible que la dimension militaire de la résistance parle le même langage que  Deby Itno en lui faisant comprendre que les libertés et les droits fondamentaux des tchadiens ne sont pas amputables. Ce n’est pas trop exigé. Le choix radical n’est peut-être pas le choix le plus intelligible ou le moins incommodant mais il demeure, face à Deby Itno refusant tout dialogue politique sincère et équitable, un choix qui nous permet de discuter d’égal à égal. Cinquièmement, j’applaudis que les tchadiens fassent preuves de leur lucidité en exigeant de leurs dirigeants potentiels des déclarations de compétences, de bonne foi et d’honnêteté. Je suis d’avis que c’est un minimum impératif pour ceux qui aspirent  au poste de magistrature suprême. D’ailleurs, il faut poser des critères encore plus exigeants. Monsieur Adoum Hassan Issa,  sirotez bien votre verre de thé ou buvez votre gala mais ne vous contentez pas des miettes en restreignant  vos besoins. Seul le fatalisme prône de s’accommoder à la privation. Si déjà vous mangez toutes les miettes qui tombent de la table, que mangeront les chiens? Ça aussi ce n’est pas conforme. Vous défendez des grandes idées donc n’ayez pas peur d’être grand. Invitez-vous vous-mêmes à table. C’est une faute de laisser quelqu’un d’autre transgresser votre droit sans réagir. C’est pourquoi il faut contester. Il faut Réagir. Il faut résister!

Le Gars de Mandoul

Publié dans Politique

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