LES RAISONS DE LA CHUTE DU CAPITAINE ET CE QUI LATTEND.
Le capitaine Mahamat Nour ne fait qu’écouter sa voix intérieure et suivre ses ambitions égoïstes. Son ralliement à Deby Itno n’est qu’une suite attendue de jeu dont il a perdu le contrôle à l’entrée de Ndjamena en avril dernier. En effet, le capitaine a commis de nombreuses erreurs qui lui on été fatales. Il a mal évalué la détermination de l’armée française à soutenir Deby Itno et a fait preuve de naïveté en croyant prendre de vitesse l’aviation française sans se donner une stratégie claire. Il a commis une bourde en lançant un assaut précipité sur Ndjamena. Pourtant, des facteurs pouvant entravés la réussite d’une telle opération étaient facilement perceptibles. Le capitaine n’a rien compris, ni vu et n’écoute pas. C’est dangereux pour soi-même d’être aussi incompétent et égocentrique. Ce mélange toxique le mènera à sa propre perte. A ces ingrédients déjà mortels s’ajoute une inconscience sans borne qui lui fait mettre en danger la vie de ses propres éléments et collaborateurs. Mahamat Nour a été pitoyablement irresponsable et imprudent au point de jouer sa dernière carte en main. C’est ainsi qu’il a définitivement perdu le jeu à la porte de Ndjamena face aux joueurs français. En plus de faire tourner ses collaborateurs en bourrique, Nour a mouillé son réseau de sympathisants soudanais en laissant à Ndjamena des preuves solides qui alimenteront la rhétorique de Deby contre l’état soudanais. Suite à cet échec dont il est toujours incapable de fournir la moindre explication, le capitaine, devenu candidat probable au ralliement à Deby, entre dans une lente agonie politique. Il ne lui sera pas pardonné ce travail d’apprenti. Depuis, il n’est que coquille vide possédant encore une quelconque valeur politique ou autre. Mahamat Nour, chef de la plus grande opposition armée tchadienne a perdu son influence et sa notoriété auprès des siens. Ainsi l’homme doute de la cause dont il était l’un des défenseurs et succombe à la tentation de rallier Deby en échange de récompenses matérielles. Excusez, je fais un lapsus. Je voulais dire que le capitaine Mahamat Nour a retiré son masque pour montrer son vrai visage laissant ses collaborateurs et le monde découvrir l’immensité de ses potentiels mafieux. Bien que Mahamat Nour soit seul responsable de son choix, il faut quand même considérer avec objectivité certains détails subtils précipitant son ralliement. Il ne fallait pas complètement le détruire car un maillon faible ou improductif de la résistance ne renforce pas la cause de celle-ci. La résistance a besoin d’efficience dans la gestion de ses ressources limitées. Minimalement, il fallait accorder au capitaine une apparente utilité pour continuer à l’avoir du coté de la résistance. Hélas, quelques conseillers se sont peut-être trompés dans les calculs utilitaires. Peut-être que non. Il ne s’agit pas de trouver un coupable car le capitaine Nour est essentiellement seul responsable de son ralliement. Si on pouvait pactiser avec le diable pour renverser la dictature de Deby Itno alors Nour, au travers de ses éléments, aurait pu être ce diable indispensable. Il n’ya pas eu pacte. Si le jeune capitaine a réussi à tromper une première fois ses collaborateurs, ce n’est certainement pas la faute de ces derniers. Mais si une autre tête dirigeante trompe pour la seconde fois ceux qui luttent contre Deby Itno alors il va falloir se poser des vraies questions. J’appelle ainsi la vigilance de tous au cas où une situation semblable se dresse en horizon.
Par ailleurs, l’utilisation éventuelle du capitaine Nour contre le Soudan servira à empêcher un retour possible du capitaine à son refuge habituel. Aussi, Deby Itno utilisera les éléments de son nouvel allié contre ceux qui résistent toujours au maquis. On assistera tous au scenario que Deby a hâte de présenter au monde: Des rebelles qui se tuent entre eux pour défendre son pouvoir familial. A la seconde étape du scenario, le reste de survivants des éléments du capitaine seront envoyés à Bangui et partout ailleurs où besoin se fera. Ils deviendront sources de revenus importants. A ce stade, Deby n’a d’égal que lui-même. Il exigera que les éléments de Mahamat Nour devenus mercenaires soient alignés sur les premières lignes de combat afin qu’ils ne sortent de là que dans des cercueils. C’est le prix à payer lorsqu’on commet l’erreur de s’en prendre à Deby Itno et puis de le rallier. C’est en raison de nouveaux mercenaires bons marchés que la France retire une partie ses soldats qui prennent des risques sérieux à Bangui et au Tchad. La France n’est pas encore entrain de retirer son armée des territoires de ses colonies. Deby Itno est entrain de nous dire que les rebelles sont sources de revenus pour combattre la rébellion. En ce qui concerne le capitaine Mahamat Nour lui-même, Deby se frottera les mains et s’en occupera personnellement. Il s’offrira le plaisir de le décapiter lui-même. Une fois le capitaine neutralisé, Deby attendra le prochain suicidaire qui le ralliera. Le grand frère du nord est là pour rassurer ceux qui se méfient que ça sera une petite douleur très brève et ensuite plus rien. Si tous sont neutralisés, Deby Itno poussera d’autres contestataires à la rébellion car ils peuvent alimenter en hommes sa juteuse entreprise de mercenariat après leurs ralliements. De toute façon dit-il, les politico-militaires se mangeront eux-mêmes s’ils deviennent une menace réelle pour le pouvoir. Dans un avenir proche, Deby viendra nous narguer avec ses recettes diaboliques. Mais ce n’est pas le manque de conviction d’un individu qui fera échouer la détermination du plus grand nombre. Si une personne parmi nous doute et retourne dans les ténèbres de Deby Itno, nous doublerons l’effort de ramener deux autres dans la lumière de la résistance.
Le Gars de Mandoul